Dark Angels
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 [Dega] Songes

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Dega
Barman
Dega


Nombre de messages : 101
Date d'inscription : 26/04/2005

[Dega] Songes Empty
MessageSujet: [Dega] Songes   [Dega] Songes EmptyLun 8 Aoû - 3:45

Dega leva les yeux au ciel. Voilà plusieurs heures qu’il parcourait le paradis, suivant des traces anciennes de passage d’un démon. Mais celui-ci semblait avoir disparu, que ce soit pas la porte ou d’une manière plus brutale. L’ange poussa un grognement de rage. Tout ça pour rien, il n’aurait pas du s’éloigner de son but premier, il y serait, là, au côté des démons. Son corps réclamait le combat, son corps réclamait la violence. Et les débats qui s’étaient déroulés au sein de l’Assemblée concernant les TI ne faisaient rien pour le calmer. Il ne trouvait d’exutoire que dans le combat. Et tous ces anges qui ne comprenaient rien, tous ces critiqueurs, tous ces bons à riens. Et dire que certains étaient gradés, peuh.

La nuit commençait à tomber. Il s’éloigna du paradis en direction de l’Assemblée Céleste. Ne jetant même pas un regard aux gardes, il se faufila de pièces en pièces, restant dans l’ombre. Peu de salles étaient ouvertes, les anges semblaient se désintéresser de la Nation. La vie tournait au ralenti, de nombreux anges étaient en méditation. Une salle avait été réouverte pourtant, celle de la hiérarchie angélique.

Un fin sourire étira ses lèvres. Il se souvenait encore de la missive des Guides Célestes. Impersonnelle, stricte, lui demandant s’il se sentait apte pour le poste de Commandeur Céleste pour seconder Frenchathas. Il avait fait la grimace. Seconder un TI ne le tentait que peu, mais il l’avait fait, pour le paradis et pour le CRS. Spirit of Aniol fit une remarque qui le laissa pantois. Comment osait-il demander un post pour les TI alors que ceux-ci étaient venus clamer leur indépendance. Et même si Lunisis était au CRS, rien n’avait été décidé. Frencharthas était celui qui dirigeait les TI de la défense du paradis, tous les autres, on ne les voyait jamais, on ne savait même pas qui y participait.

Il sortit de l’ombre et répondit au Dark Légionnaire, décidé à lui faire voir ses incohérences. Mais il n’y comprit rien et Dega pesta. Pire encore, il prononça des mots qui firent entrer Dega dans une rage noire. Des spasmes de fureur secouaient son corps. Il ne se contrôla qu’en pensant au lieu où il se trouvait, et aux CRS pas loin. Il ne pouvait leur faire cet affront. Sa voix tranchante s’éleva, et répondit avec mépris au Seraphin. Le ton monta, le mépris entre eux aussi, mais Dega se désengagea du débat, las de tout. Elmira tenta de le calmer, mais sa fureur était retombée, laissant place à la douleur, aux souvenirs. Pourquoi deux simples mots déclenchaient autant ?

Dega s’éloigna de l’Assemblée, inconscient des paroles et des regards des anges, insensible à ce que Spirit of Aniol pouvait penser. La douleur lui serrait le cœur, sa vue se brouillait. Il avait mal comme il n’avait jamais eu mal, rien n’est pire que la douleur psychique. Il ne rentrerait pas à la Chapelle ce soir, d’ailleurs, qui s’en soucierait ? Il retourna au paradis et se recroquevilla au pieds d’un arbre, la tête enfouie dans ses genoux. Les souvenirs affluèrent, plus vivaces que jamais. Il ne pouvait lutter contre eux, il ne pouvait que les revivre, revivre la blessure, revivre la source de la douleur. Son corps tremblait.

Le paradis, la discussion, les coups, la chasse, la mort, le paradis, les traîtres, la porte, les traîtres, le front, les démons, la boue, le sang, la haine, la colère, tout recommençait, tout se répétait, à l’infini, à en donner le tournis. Des détails macabres lui sautaient au visage, les corps suintant, les cris de douleur, la peur dans les yeux, le sang, l’horreur de la guerre. Tout ça tournait, retournait, le rendant fou, fou de douleur, de haine, de colère, d’impuissance. Il poussa un cri déchirant et s’évanouit. La brise joua dans ses cheveux, ne déclenchant aucune réaction. Son corps était tendu, son visage portait un pli de souffrance, ses battements de cœurs s’emballaient.

***

Une pièce noire. Mes yeux ne voient rien, mes sens ne sentent rien. Je suis perdu, enfermé, bloqué.
Une étreinte se fait sentir, elle s’amplifie, m’oppresse, je ne peux lui échapper, elle me broie, la douleur est insupportable. Je tape dans le vide autour de moi, il n’y a rien, et je suis enserré, qui fait ça, qu’est-ce que c’est, d’où cela vient ?
Je suffoque, perds mon souffle, et tout se relâche d’un coup. Je tombe à genoux, reprend mon souffle, les yeux fermés.
Le sol tangue, il est lisse, je ne peux m’y accrocher. Je roule sur le dos, glisse d’un côté puis de l’autre, mes mains ripent sur le sol sans failles. Je ne peux retenir un cri alors que je suis envoyé vers un trou, un trou noir, qui se rapproche à une vitesse effrayante.
Je suis projeté de l’autre côté, et atterri durement sur le sol après une longue chute dans le vide. Totalement sonné, je reste allongé au sol. Tout mon corps me fait mal. Un goût métallique dans ma bouche me rappelle à la réalité. Mais est-ce la réalité, où suis-je ?
Je me relève difficilement et observe autour de moi. Je suis au paradis, nul doute. Pourtant, il est différent du paradis que je connais.

Une angelle s’approche, le visage dissimulé. Je la regarde venir, me demandant ce qu’elle fait là, ce que je fais là. Elle ne prononce pas un mot, se contente de me tourner autour. Je garde le regard fixé sur elle, et sens tout d’un coup une lame déchirer ma joue. Je me retourne, mais il n’y a personne. Elle continue de me tourner autour, son visage caché. Le sang s’écoule le long de ma joue, j’y porte les doigts et les en retire pleins de sang. Comment un si petite entaille peut déverser autant de sang ? Une mare se forme rapidement à mes pieds. Mon sang est rouge, mais il colore l’herbe à mes pieds de noir, la brûlant.
Je sens ma force décliner, et cette angelle m’est toujours inconnue. Je lève le bras vers elle, mes doigts pleins de sang tachent son foulard, elle ne fait pas un geste, ne m’empêchent pas de le relever.
C’est elle. Je lui souris doucement.
Son visage change, il se modifie, il fond. Sa chair disparaît, ne laissant que les os, son crane avec ses orbites vide me fixe. Mon sourire se fige.
Un rire grinçant flotte dans l’air, me hérissant les poils. Je veux m’éloigner, mais mes pieds ne peuvent bouger. Sa main décharnée s’approche de mon visage, je ne peux m’en éloigner. Son doigt pénètre dans ma plaie, me causant milles douleurs. Mon sang se répand sur sa main, lui glisse le long du bras, lui faisant une seconde peau. En quelques secondes, c’est un être de sang qui se dresse en face de moi.
Des langues de sang sortent de son corps et m’entourent, m’attirent vers elle, je me noie en elle, ne pouvant rien faire pour y échapper. Tout est rouge, je suis cerné.

Une lumière apparaît en face de moi. Un point lumineux, qui danse devant mes yeux. Le point grandit, m’aveugle, je n’y vois plus rien, je sens la texture autour de moi changer. Quelque chose de dur me rentre dans le dos. Je sens l’odeur des sapins, la douce obscurité des bois. Mes yeux encore éblouis du trop plein de lumière accueillent cette ombre avec joie. Ma souffrance s’apaise.
Je regarde autour de moi, deux être sont dans l’ombre. L’un dégage de la chaleur, l’autre du froid. Un démon et un ange. Il s’approchent, d’un même pas, et se placent à mes côtés, sans me regarder. Leurs traits sont flous. Leurs bras me saisissent et me soulèvent. Je chancelle et la foret deviens floue, tout tourne. Je ne sens plus de soutiens, les êtres ont disparus, la foret se peuple de bruits divers et variés, trois chemins me font face. Lequel choisir ?
Celui de gauche s’enfonce dans l’obscurité, les arbres sont resserrés, peu de lumière filtre. Celui du centre est tout droit, une lumière douce éclaire le large chemin. Celui de droite est sombre sans être menaçant. Si le premier ne m’inspire pas confiance, le deuxième me paraît trop aisé. Je prend le dernier, celui qui est quelconque, celui de droite.
Mes pas sont chancelants, j’ai l’impression que les arbres bougent avec moi, me suivent. Je vois des ombres mouvantes entre les arbres, des êtres qui murmurent sur mon passage. Mon regard cherche l’orée de cette foret. Le sol se dérobe sous moi et je tombe, encore.

Une dalle de marbre vient à ma rencontre et m’accueille brutalement. Les portes de l’Assemblée Céleste se trouvent devant moi. Mais elles sont fermées. Nul ange n’y entre, nul ange n’en sort. Je tente de m’en approcher, mais à chaque pas que je fais, elle s’éloigne de moi, j’ai beau courir, rien n’y fait.
Alors je m’arrête, et je recule. Les portes s’immobilisent, et viennent à ma rencontre.
Je peux maintenant toucher le bois. Mais quelque chose m’empêche de le pousser. Quelque chose bloque.
Je dois oublier.
Les images qui me font souffrir, je les projette sur le bois qui se fendille. Tous mes souvenirs heureux, je les rejette, faisant de large marques sur le bois. Je jette tout ce qui fut mon passé, tout ce qui est le présent, tout ce que je sais des anges, des démons, des amis, de la famille, je me vide. Je rejette tout ce qui fait de moi ce que je suis. Le bois porte des traces de brûlures, des entailles. Je me vide de tout. Seul reste en moi ma colère et ma haine, qui brûle dans mon sang. Je suis un être fait de colère. Nul tempérance ne viens plus m’arrêter, nulle pensée pour les autres.
Mon bras se lève et s’abat avec force et rage sur la porte, achevant de la réduire en miette. J’enjambe les débris et marche dans les couloirs sombres de l’Assemblée. Nul regret ne m’étreint pour ce que j’ai perdu.

Un silence de mort plane, j’erre sans but dans les couloirs. Mes pas me portent dans la salle où a eu lieu l’affrontement avec les TI. La porte est entrouverte, et je vois des pantins s’agiter sur l’estrade. Ma rage se décuple, et un poignard apparaît dans ma main. Sans réfléchir, je le lance sur la silhouette devant moi qui s’évapore dans un tourbillon de plumes. Un autre poignard prend place dans ma main, et le pantin suivant subit le même sort, et encore, et encore.
Plus rien ne subsiste ici maintenant. Seule une pierre qui trône au centre de la salle attire mon regard. Je m’en approche et la saisit. Elle est d’un rouge sang. Je la serre dans ma main et ressort de la salle.
Un ouverture s’est faire au fond du couloir, je m’y précipite. Elle s’ouvre sur le vide, le ciel, l’inconnu et je plonge dans le trou.
Mes coudes s’écorchent aux aspérités du bord, et je me sens envahi de sensations bizarres. Mes émotions, souvenirs me reviennent en force, alors que je tombe dans le noir absolu.

***

Dega ouvrit les yeux.
Il faisait soleil, les oiseaux chantaient, lui vrillant les tympans et martelant l’intérieur de son crâne. Il porta la main à son crane et se serra le front. La douleur fluctuait, et il attendit un moment qu’elle diminue. Ses migraines avaient repris, plus fortes que jamais. Il poussa un soupir et regarda autour de lui. Il était revenu au paradis, son paradis, celui qu’il défendait. Finit les songes, finit les rêves.

Il aperçut la porte de Fangard, et au Sud, les traces des démons qu’il suivait. Il se relèva et s’étira. Tout cela n’avait été qu’un rêve ? Il porta la main à sa joue, mais nulle trace de sa coupure. Il secoua la tête. La fatigue sûrement, ou le surmenage. Il baissa les yeux sur sa main. Elle contenait un cailloux d’un rouge sang. Nulle trace de cailloux semblables autour de lui. Il le serra dans sa main et se mis en route sans un regard en arrière. Son utilité lui apparaîtrait sûrement plus tard.

Derrière lui, là où il avait passé sa nuit agitée, l’herbe était noircie, comme brûlée. Et une goutte de sang brillait dans la lumière du soleil du matin.
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